Amazon, un intermédiaire si puissant…

Pour autant, le rapport qu’ils publient en ce mois de préparatifs de Noël, alors que le grand public s’affère grandement à dénicher le dernier cadeau tendance à offrir au pied du sapin, laisse sans voix tant il montre à quel point Amazon a pu construire un péage à l’accès au e-commerce, péage si incontournable que le petit commerce s’en trouve aujourd’hui déstabilisé plus que jamais.

Extrait du rapport d’ILSR (lien en fin d’article)

Sur $100 de revenus de vente sur leur marketplace, Amazon ponctionne près de 34%, soit $34 en frais divers au travers des différentes commissions qu’il prélève (mais aussi de services qu’il assure). Ainsi, sur près de 121 milliards de dollars de revenus liés à ces « taxes », la commission de vente avoisine les 50 Milliards de dollars, les frais logistiques représentent aussi près de 55 milliards en forte croissance, et les frais de publicités grimpent également autour de 15 milliards.

Extrait du rapport d’ILSR (lien en fin d’article)

La logistique d’Amazon lui permet en outre de ponctionner des frais à ses concurrents lorsque le commerçant décide de confier la totalité de sa logistique à Amazon. Cette logique conduit donc les prix à augmenter dans la concurrence, alors même qu’Amazon se permet de perdre près de 15 Milliards de dollars annuels sur son programme PRIME pour étouffer la compétition.

Sortir de cette emprise s’avère extrêmement difficile pour les petites entreprises. Amazon exerce un pouvoir de vie ou de mort lorsque la société lui a confié ses ventes, et qu’elle a pu exister au travers d’Amazon. Ainsi, le dilemme est parfois d’exister (donc au travers d’Amazon), ou de survivre (sans Amazon).

Extrait du rapport d’ILSR (lien en fin d’article)

Pour Amazon, il s’agit d’un véritable jackpot. Les revenus liés aux commissions sur la marketplace ont prit une part de plus en plus importante dans les revenus d’Amazon.

Selon les auteurs du rapport, deux solutions principales existent:

  • Accepter cette domination, considérer qu’Amazon représente une sorte de « service public », et le réglementer de manière à limiter la ponction qu’ils peuvent effecteur sur l’activité des petites entreprises.
  • Démanteler la pieuvre en séparant AWS, Amazon, Amazon marketplace, Alexa, etc… et redonner une taille plus raisonnable à chaque acteur pour favoriser l’émergence de la concurrence.
Extrait du rapport d’ILSR (lien en fin d’article)

Néanmoins, Amazon n’est que la partie visible de l’énorme Iceberg que représente la numérisation de l’économie, dans laquelle le gagnant prend tout. Les pieuvres potentielles existent dans tous les secteurs: il en va ainsi de facebook, de google, microsoft, mais aussi des géants chinois que l’on tend à oublier parce qu’ils ne font pas encore partie de notre culture (même si Tik Tok émerge fortement). Dans le commerce émergent par exemple des solutions de marketplaces BtoB pour permettre aux petits commerçants d’accéder plus facilement aux marques, avec des financements au travers de conditions de paiement facilitées. mais il ne s’agit rien de moins qu’une restructuration de l’intermédiation, au profit d’acteurs toujours plus puissants. Ankorstore par exemple, qui a le mérite d’être une solution Européenne, se met en position pour distribuer sa capacité sur l’ensemble de l’Europe.

Le lien vers le rapport complet https://ilsr.org/wp-content/uploads/2021/11/ILSR-AmazonTollRoad-Final.pdf

On peut compléter cette lecture par un reportage en provenance directe du Québec qui m’a été conseillé par un lecteur

L’Institute for Local Self-Reliance (ILSR) basé à Boston a une vocation sans ambiguïté: construire des pouvoirs locaux forts pour combattre les pouvoirs corporatifs les grandes sociétés.

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