Dans le numéro du Monde daté du 1er Juin 2019, 2 articles se font face à quelques pages d’intervalle:

1 – « En 30 ans, le regard des Etats-Unis sur la chine a changé » par Alain Frachon, ou comment le libéralisme économique s’est naïvement fait avoir à son propre jeu. Le constat est simple: les Etats-Unis ne peuvent plus contenir le géant qu’ils ont eux même favorisé. La Chine a le chemin libre pour installer progressivement son propre modèle et redessiner les contours de la civilisation. Mais la frustration américaine (voire occidentale évidemment) est grande et génère le risque d’une confrontation immense dans le futur. Cela commence par une guerre commerciale.

2 – « L’Europe a inventé la modernisation, et elle est bien placée pour la désinventer. Ce n’est pas la Chine qui va s’y atteler, elle qui croit encore à la modernisation. Ce n’est pas non plus l’Amérique, qui n’a jamais été le bon agent de son propre désir de progrès. » par Bruno Latour. La frustration de l’Europe aujourd’hui face à ce monde qui se dessine sans elle est également immense, mais à l’encontre des deux géants, l’américain et le chinois.

Pourtant, le regard de Bruno Latour porte un autre élan: L’Europe est la seule à pouvoir jouer un rôle pour dés-inventer la modernisation qu’elle a inventé et qui l’a laissé sur le bord du chemin. Mais il faut d’abord que le regard se détourne de ces luttes de géants, de croissance, de modèles.

1er article: https://bit.ly/2WuUlaD

2ème article: https://bit.ly/2HNcic3

Illustration issue de l’article de Bruno Latour: DAMIR SAGOLJ / REUTERS